VISION
L'entreprise est à redynamiser de l'intérieur
Le rapport au travail
est bouleversé
Tout le monde est à la recherche d’une recette miracle en terme de management. Pour mieux coller aux attentes des jeunes générations et éloigner, dans le même temps, les comportements toxiques tant rejetés, mille choses sont revendiquées comme la bienveillance, l’empathie ou la gentillesse. Il faut le reconnaître, les méthodes traditionnelles de management ne sont plus aptes à répondre aux aspirations individuelles d’aujourd’hui. Les experts sont même de plus en plus nombreux à pointer du doigt le système de management par objectifs qui s’est imposé à tous. Cette pratique, élevée au rang de dogme non discutable, aura génèré une forme de carcan rigide fort peu propice à la créativité, à l’épanouissement d’une singularité et à une forme d’engagement personnel. Ce système tendait même à nous faire croire que la seule atteinte des objectifs par chacun remplirait toutes les attentes de l’entreprise, comme si le futur était prévisible. Reconnaissons-le, la réalité est souvent surprenante. Pire encore, plus personne ne veut manager des équipes. Une étude Ipsos pour le BCG rapporte que dans les pays occidentaux seulement 10 % des employés souhaitent gérer une équipe. Et on découvre même que seulement 37 % de ceux qui managent une équipe aspirent à continuer à le faire. L’exemple du management rebute. On n’en veut plus. Le management n’a pas su enrayer le phénomène grandissant du stress. Il a fait l’inverse de ce qu’on attendait de lui. Il n’a pas protégé l’humain. Il s’est révélé insincère. C’est la grande désillusion.
C’est une réalité, le travail compte moins. Les mentalités ont changé. Le Baromètre Ifop sur la place du travail est sans appel. Les actifs étaient 61% en 1990 à déclarer que le travail occupait une place très importante dans leur vie. En 2023, les mêmes actifs ne sont plus que 21%. La chute est vertigineuse. D’autres études précisent même que la famille, les amis, les loisirs occupent une place plus importante que le travail, la religion et la politique. La finalité, c’est la vie privée et pas le travail. Donc on ne peut pas faire, aujourd’hui, comme si le travail comptait encore. Pire encore, le travail apparaît souvent sous les traits du traumatisme. Comprenez que le stress a dépassé son seuil critique et il n’est plus tolérable. Les études sont nombreuses à tenter de quantifier ce phénomène. Selon elles 42%, 44%, 54% voire 72% des salariés sont sous stress selon la cible et la manière dont on formule la question. En tout état de cause, 9 Français sur 10 assurent que leur travail a un impact sur leur santé mentale. À cet égard, on ne supporte plus l’autoritarisme, l’excès de pression sur les salariés. Le burn out s’est installé. Et on comprend qu’il est essentiellement lié à l’organisation et au management.
Le management est en crise
Vers un mode de
management nouveau
Comment faire pour que chacun contribue individuellement avec volonté et ferveur au grand but de l’entreprise ? Il sera question ici de conscience, de contribution et de dessein commun, entendez d’aventure humaine et collective. Chacun aura le loisir d’apporter sa pierre à l’édifice, d’atteindre étape par étape, un objectif plus grand que lui. Cette conscience de la finalité et du chemin aura le pouvoir de motiver parce que chacun y trouvera prétexte à apprendre et à grandir. L’entreprise n’aura pas d’autre choix que de revenir à hauteur d’homme. La subordination sera remplacée par l’idée de collaboration. Le centre de gravité ne sera plus l’entreprise, mais l’équipe. Seule l’équipe sera à même de remplir les attentes des salariés : Respect, Humanité, ou plus simplement ‘Être bien au quotidien.’ Ils veulent contribuer, collaborer, faire, mais à la dimension d’une équipe humaine. Ils n’obéiront plus sans discernement. Ils ne seront plus des subordonnés. Ils seront des faiseurs. Pour plus de 8 salariés sur 10, l’appartenance à une équipe a pris le pas sur l’appartenance à une entreprise. L’engagement est mort. Vive l’engagement. Entendez l’engagement aveugle ou par principe dans l’entreprise est mort. Vive l’engagement dans l’équipe ou dans le projet, car il est tangible. Pour les aider à réussir (et à faire réussir l’entreprise), ils veulent d’ailleurs être accompagnés et non plus être managés. Les salariés privilégieront les entreprises qui orchestreront le succès, leur réussite et qui garantiront leur employabilité.